50 nuances de Print

Depuis longtemps, l’être humain veut dessiner son monde. Pourquoi ? Pour le comprendre, l’appréhender. L’imaginer. Pour s’approprier l’environnement dans lequel il évolue, il s’évertue à représenter l’espace qui l’entoure, son territoire, sa terre-histoire. À notre modeste échelle (désolé), nous essayons de nous inscrire dans ce fantastique mouvement.

De Lascaux aux SIG, dessiner le Monde

Depuis 1960, le développement continu des Systèmes d’Information Géographiques (SIG) a permis d’appliquer à la cartographie les capacités de calcul, d’analyses et de modélisation de la puissance informatique. Le numérique, surtout dans ce qu’il a de plus beau à offrir en commun(s), est au cœur de notre métier : nous créons notamment des cartes interactives s’appuyant principalement sur les données issues d’OpenStreetMap (OSM).

Cependant, toutes numériques qu’elles soient, ces représentations cartographiques modernes restent les héritières d’un long processus. En début d’année, une représentation topographique de 13 000 ans a ainsi été découverte dans la forêt de Fontainebleau. Puis, depuis près de 1000 ans, c’est sur papier que la carte a suivi à la trace les évolutions du monde, navigant entre avancées scientifiques et jeux de pouvoir, oscillant entre aide à la décision rationnelle et capacité à nous faire rêver.

Le print, une carte maîtresse dans le jeu de Teritorio

Pour plusieurs raisons (attachement personnel, envie de déconnecter, praticité), la carte papier – ou print – reste très présente dans le fonctionnement du tourisme institutionnel et demeure une part importante de notre activité. Elle a de plus joué un rôle important dans la création de Teritorio : depuis 1994 en effet, Marie Lemasson, notre cartographiste en cheffe, réalise la carte du Seignanx (voir ci-dessus), notre premier partenaire. C’est autour de ce territoire du Sud-Ouest des Landes, en vertu des liens que Marie y avait tissés et la mise en relation qui s’en est suivie, que notre petite entreprise a vu le jour. La carte pour faire du lien, toujours.

Désormais, ce sont près de 35 prints* (cartes, plans de villes), sans compter les mises à jour, que nous réalisons, sous la rigoureuse et bienveillante égide de Marie. Très attachée aux règles de la cartographie contemporaines, elle se réfère à des ouvrages incontournables : « Sémiologie Graphique » de Jacques Bertin (1967), « Sémiologie et conception cartographique », sous la direction de Jean Denègre (2005) ou encore « Le cours de linguistique général » de Ferdinand de Saussure (1916), père de la linguistique moderne à qui l’on doit les bases de la sémiologie. Car la cartographie reste une forme de langage, avec sa syntaxe, sa sémantique et ses intentions.

La volonté d’associer nos partenaires au processus de création, essentielle dans notre démarche numérique (notamment à travers nos formations à la contribution à OSM), se retrouve dans l’édition de plans papier. Le kit cartographique à l’adresse de nos partenaires intègre :

• une version sources des cartographies au format Illustrator,
• une classification des données organisées par niveaux d’importance (calques),
• les polices du document,
• un nuancier, des styles graphiques, formes, patterns et styles de caractères,
• une bibliothèque de 400 pictogrammes Teritorio.

Bien assez pour laisser libre cours à la personnalité de son territoire et en réaliser une représentation à la carte. Le tout, bien sûr, dans le respect des règles élémentaires suggérées plus haut. Il ne s’agirait pas non plus de balayer d’un revers de la main plus de 10 000 ans d’Histoire.

*Pour exemple, entre plans de ville, cartes de territoire et touristiques : Landes Atlantique Sud : 7 plans de ville, MACS : carte vélo. OTGrand Dax: plan officiel du Grand Dax, CLNT, Bisca-Grands Lacs, OT de Mimizan , OT de Hossegor, OT du Pays Basque (10 plans de ville), le Seignanx, EDUC’KOOP (Projet de coopération transfrontalière Pyrénéenne – 4 cartes thématiques), etc…