La carte au centre du dispositif d’accueil de l’Office de Tourisme : l’exemple du Seignanx

Le projet de cartographie du Seignanx : une belle histoire

Elle remonte à loin, 20 ans déjà, quand Marie Lemasson (désormais responsable du pôle édition de Teritorio) concevait sa première carte* touristique du territoire, en apportant, déjà, sa « touche » toute en nuances. Puis nous nous sommes rencontrés avec Jérôme Lay, directeur de l’Office de Tourisme. Nous cherchions alors « le premier » territoire qui comprendrait l’intérêt de la base de données OpenStreetMap (OSM) pour les acteurs du tourisme, le « punk » qui verrait l’évidence.

C’était avant que Google inc. n’augmente unilatéralement ses tarifs d’accès à son API Maps après avoir tranquillisé le marché avec une fausse gratuité, en mode « dealer », comme ce fut écrit. À l’été 2018, on observa donc un mouvement vers OpenStreetMap, pour l’utilisation de son fond de carte, pour ne pas payer Google, pour du gratuit, sans s’interroger sur le modèle économique des communs numériques**. Mais, au moins, ça jetait un petit coup de projecteur de plus sur ce fantastique projet mondial, qui avançait à bas bruit, rassemblant plus de 9 milliards de données, entretenues par plus de 2 millions de contributeurs. Aujourd’hui, le monde s’y réfère (Facebook, Apple, Tom Tom, Mappy, la SNCF, l’État, les collectivités territoriales, les SDIS…).

L’enjeu : la souveraineté locale sur la donnée

Ce fut le point de rencontre avec Jérôme. Avec OpenStreetMap, une base de données sous licence libre, collaborative, je peux facilement contribuer avec d’autres sur mon territoire, maîtriser, partager, diffuser. Je sécurise l’investissement. Et puis, c’est le complément du Système d’Information Touristique (SIT) lequel n’est pas une base de données géospatiales, n’est pas conçu pour gérer des équipements (toilettes publiques, parking vélo…), du petit patrimoine naturel ou culturel.

Nous avons donc commencé, formé les premiers contributeurs de l’Office de Tourisme, quelques partenaires, fait fonctionner notre première version de notre Web APP. Puis, nous avons bénéficié ensemble d’un soutien de la région dans le cadre d’un projet TINA (Tourisme Innovant en Nouvelle-Aquitaine), acronyme amusant*** quand on y pense pour un projet précisément alternatif…

Depuis, sur ce territoire nous avons

• traversé les épreuves du COVID, démontré l’utilité du travail collaboratif multi-acteurs pour être réactif sur la donnée chaude (En cohérence avec le projet caresteouvert.fr dont vous aviez peut-être entendu parlé https://blog.caresteouvert.fr )
• embarqué nombre d’acteurs locaux (Opérateur du tri, services communaux, associations…)
• servi d’aiguillon à un projet départemental (qui fera l’objet d’un prochain billet)

L’usage : un outil simple pour renseigner mieux et plus vite

C’est l’objectif. Avec des données SIT (hébergement, restauration, activités de loisirs), complétées par les données OSM (santé, pratique, mobilité) l’accueillant peut facilement constituer un carte personnalisée, un carnet de voyage pour le visiteur. La carte Web, et son alter égo papier, se (re)trouvent placés au centre de l’accueil de l’Office de tourisme, au cœur du SADI****.

Témoignage ci-dessous.

Quelques liens

Les notes

* L’une des premières carte touristique du Seignanx 2005 – PDF
** Les communs – définition wikipédia | pour les collectivités territoriales
*** TINA pour There Is No Alternative…
**** SADI pour Schéma d’Accueil et de Diffusion de l’Information

En complément

• La carte du Seignanx
• La fiche projet sur le site de Teritorio